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    L’été

     

    Dumbledore revint à Poudlard, il était libre. Il raconta plus ou moins ce qui s’était passé au ministère.

    -         Vous êtes libre, alors ? demanda Minerva.

    -         Oui, je reprends aussi mes fonctions de directeur.

    -         Le Ministère a-t-il annoncé le retour de Voldemort ? demanda Sirius.

    -         Oui, ce sera fait dans les prochaines heures. Ils organisent la nouvelle.

    -         Et les sept ? continua Maugrey.

    Il fit un sourire et invita tout le monde à retourner à ses occupations.

     

    L’année scolaire touchait à sa fin, Harry, Hermione, Ron et les autres rentèrent chez eux pour l’été. Dumbledore se rendit dans la forêt interdite. Le directeur de Poudlard retrouva donc Elsa, la jeune reine aux longs cheveux argentés.

    -         Il n’était plus nécessaire de vous cacher à l’intérieur de la forêt.

    -         Il y a de la place à Poudlard ? demanda Elsa.

    -         Oui !

    -         Je pense qu’Anna, Nakuru et Eriol préféreront dormir dans un lit, aussi confortable que soit la forêt.

    -         Vous êtes les bienvenus, quand vous le souhaitez, ajouta Dumbledore.

     

    Elsa, Anna, Kristoff, Eriol et Nakuru (et Suppy) s’installèrent donc à Poudlard pendant l’été. La jeune princesse d’Arendelle trouvait l’endroit un peu vide dans tous les élèves. Elle fit visiter les lieux à Kristoff et Sven. Le jeune homme n’avait pas de pouvoir magique, pourtant il avait pu voir Poudlard, sans que personne ne comprenne pourquoi. Il était né au cœur du royaume d’Arendelle, il ne pouvait pas être un romain ? Bien que cela n’aurait pas gêner Anna. Peut-être est-ce dû à la magie des trolls ?

    -         C’est ici, qu’on fait des cours de potions, dit Anna en tirant son petit ami dans les cachots.

    -         C’est de la cuisine…

    -         Euh… non, c’est des potions magiques.

    -         Qui est là ? demanda une voix grave.

    Severus sortit de la réserve, il était en train de ranger les ingrédients des potions après le passage des élèves de l’année passée et avant la rentrée de la prochaine.

    -         Bonjour, Mr Severus ! Je voudrais vous présenter Kristoff, mon fiancé. Kristoff voici le professeur Severus Rogue.

    -         Enchanté, Monsieur !

    Kristoff s’inclina respectueusement. Puis un grand bruit se fit entendre dans le couloir, Sven avait réussi tant bien que mal à passer sa tête par la porte. Anna secoua la tête, amusée par la situation. Son fiancé se précipita vers le renne qui était maintenant coincé. La jeune fille en profita pour s’avancer vers Rogue.

    -         Tenez ! dit-elle.

    Anna déposa une perle jeune dans sa main avec le sourire.

    -         C’est de la part de Sakura, elle m’a dit de vous dire de prendre soin de vous et que si vous aviez le moindre souci, elle vous aidera.

    -         Me-Merci ! fit Rogue.

    -         De rien.

    Anna retourna vers Sven et Kristoff qui s’agaçaient à sortir le renne de la porte. Anna poussa la tête de Sven et il se décoinça en une seconde.

    -         Prenez soin de vous, fit Anna à Severus en quittant la pièce.

    Rogue regarda la pierre jaune en se demandant ce qu’il était sensé en faire. Le maître des potions la glissa dans sa poche et se remit à ranger sa réserve et ses affaires. Il retournait chez lui, quoi qu’il n’avait pas spécialement envie de renter. Peter Pettigrow se cachait chez lui depuis quelques mois, ils allaient devoir cohabiter ensemble.

     

    L’été poursuivait sa route et le mois d’aout avait commencé. Sakura et les autres étaient toujours dans la cité interdite et étrangement Voldemort avait peu fait parler de lui depuis quelques semaines. Atem supposait qu’il cherchait comment se servir de la pierre de Terre. Le pharaon faisait la navette entre Poudlard et la cité Interdite pour veiller sur Néné. Zia continuait de chasser les mangemorts, mais le mage noir avait commencé à protéger ses troupes. La jeune femme n’avait jamais eu se « battre » contre le pouvoir de Zao. Il avait toujours été son allié. Elsa, de son coté, était à Poudlard pour veiller sur Anna. Ce jour-là, Seto était là. Etrangement, il avait demandé au pharaon de rester à l’école. Elsa leva son nez vers une fenêtre, le prêtre royal et Dumbledore se trouvaient dans le bureau de ce dernier pour discuter. Elle était inquiète pour lui.

     

    Le directeur de Poudlard était assis face à Seto. Ce dernier ne savait ce qu’il lui voulait. Il croisa les bras et attendit que Dumbledore se décide à parler.

    -         Ça fait plusieurs mois que j’ai fait la connaissance des sept, mais j’ai toujours autant de questions.

    -         Vous comptez sur moi pour des réponses, vous n’en aurez pas !

    -         Je crois justement que certaines questions sont importantes à poser. Après vous êtes libre d’y répondre.

    -         Tant que cela ne touche pas au secret des sept.

    -         Pourquoi avoir suivi le pharaon ?

    -         Il y a plus ou moins 3 000 ans, je suis né dans la famille royale d’Egypte, mon père est le frère du pharaon Aknamkanon. J’ai fait connaissance avec Néné, la jeune fille se nommait alors Néthi, elle a grandi dans une famille de voleurs, mais elle était en réalité la fille « perdue » du pharaon Aknamkanon.

    -         Votre cousine ?

    -         Oui, Atem est arrivé, à la mort du pharaon pour aider Néthi à régner sur l’Egypte. C’est à ce moment-là que Zork est …. Apparu. Il s’agit d’une entité sombre. Il a voulu plonger le monde dans les ténèbres. Atem s’est dressé sur son chemin. L’entité a toutefois eu le temps de « contaminer » des âmes.

    -         La vôtre ?

    -         Oui, si je meurs, je n’aurais… je ne pourrais pas rejoindre ce que certains nomment « Paradis » ou l’Au-delà. Ni même « l’enfer ». Néné a alors accroché un de ses … feu-follets à mon âme.

    -         Vous êtes … immortels ?

    -         Non, enfin… mon « éternité » touche à sa fin, « à cause » de la naissance de Seto Kaiba. Une … version de moi-même. C’est un peu compliqué à expliquer, mais le pharaon m’a expliqué que mon âme et la sienne sont les deux faces d’une même pièce. Il lui manque quelque chose, comme il me manque quelque chose. Nos âmes vont partir ensemble vers l’au-delà.

    -         N’est-ce pas une bonne chose ?

    -         Si sans doute !

    -         A-t-elle donné cette « chance » à d’autres ?

    -         Bakura, son « frère » d’adoption, fit Seto avec une grimace.

    -         Vous ne l’aimez pas beaucoup, on dirait.

    -         En plus d’être un voleur, un pilleur de tombes, c’est aussi un meurtrier et il a contaminé l’âme de mon mère, un adorateur de Zork. Mais… Néné a balayé tout cela d’un sourire en disant que tout le monde avait droit à une seconde chance. Il a … prêté allégeance à Néné, mais il n’obéit à personne d’autre.

    -         Et votre père ?

    -         Mon père… a rejeté la main tendue de Néné et du Pharaon. Et j’ai dû… en finir, fit Seto.

    Le jeune homme se leva de sa chaise pour regarder par la fenêtre. Anna s’amusait à glisser sur une patinoire, crée grâce aux pouvoirs de sa sœur. Cette dernière était assise sur un tronc d’arbre et le fixait du regard. Elle ne pouvait sans doute pas le voir, mais elle savait qu’il était là.

    -         Vous servez le pharaon fidèlement depuis tout ce temps ? Pourquoi ? demanda Dumbledore.

    -         J’ai veillé sur son royaume, oui. Je crois en lui.

    -         Pourquoi ? Méritent-ils cette dévotion ?

    -         Pourquoi, vous voulez le savoir vous avez l’intention de prêter allégeance, peut-être ? demanda Seto.

    Le prêtre royal se tenait toujours face à Dumbledore, il n’aimait qu’on lui demande pourquoi, c’était comme remettre en doute sa loyauté.

    -         Non ! Pour moi la question ne se pose pas, mais le reste du monde.

    -         Il y a 3 000 ans, quand Atem l’a demandé aux sorciers, vous avez refusé par vanité, par orgueil. Les « moldus » ont toujours vu les sept comme des dieux. Ils les ont vénérés mais les « sorciers » et leurs pouvoirs leur ont… tourné la tête. Ils se sont pris pour des dieux, l’arrogance, votre arrogance ont forcé les trois à se retirer du monde. Ils auraient pu combattre.

    -         Mais ils ont refusé pour sauver des vies. Ils ont renoncé aux trônes. Cela démontre en effet une grande force de caractère.

    -         Je crois que rien que pour ça, ils le méritent. Je sais qu’ils mèneront, en particulier Atem, vers un monde meilleur, si on le laisse faire, mais j’en doute, vu la façon dont se comporte les sorciers. Vous êtes toujours aussi arrogants. Toutefois si les quatre continuent de guider les « moldus » vers leur… meilleur. Vous vous retrouverez sur le bord de la route. Ils vont… très bientôt vous démasquer, vous nuire, dit Seto en croisant les bras.

    Seto observa Dumbledore, il n’aimait pas les sorciers, les « romains », il les trouvait arrogant, même s’il n’était pas encore né au moment de la guerre entre les sept et les romans. Les « romains » s’étaient cru maître du monde, que ce soit avec les créatures dont ils se servent, ou qu’ils considèrent comme inferieur. Et c’est pareil pour les moldus, au mieux ils les ignorent et les trouvent bizarres au pire ils cherchent à les tuer. Alors d’une certaine façon, c’était bien fait pour eux. Ils avaient le droit à de grands pouvoirs et au lieu de s’en servir pour améliorer le monde. Ils … n’agissaient que pour eux, pour se faire la guerre, ils faisaient preuve d’arrogance, pas la moindre empathie pour ceux qui n’avaient pas la chance d’avoir des pouvoirs magiques.

    -         Pour déterminer la valeur d’un homme, il faut regarder comment il traite les autres. Dites-moi quand est-ce la dernière fois qu’un sorcier a aidé des moldus. Je sais pas, en usant de vos pouvoirs pour sauver des vies, ou guérir des maladies.

    -         Le Ministère nous impose le secret, dit Dumbledore.

    -         Foutaise ! Quand les choses sont faites en bonne intelligence.

    -         Un ancien ami proposait de prendre le contrôle, pour le plus grand bien.

    -         Oui…

    -         Mais…

    -         Il y a une différence entre votre ami et le pharaon… je sais qu’il peut renoncer au pouvoir… Et puis de toute façon, le plus grand bien, ça n’existe pas ! Le Bien et le Mal n’existent pas, ce sont des notions que l’homme a inventées pour justifier ses actes et juger ceux de son voisin.

    -         Vous avez une grande confiance en lui, pour croire qu’il n’exigera pas de vous quelque chose que vous ne souhaitez pas faire.

    -         Cela fait partit des règles de l’allégeance. Il n’a pas le droit d’exiger quelque chose de moi que je trouve déshonorant. Chacun a sa notion d’honneur, mais tout a chacun est en droit de … discuter avec le pharaon, de lui montrer son point de vue, son désaccord sur un ordre ou une action.

    -         Vous semblez décrire un monde utopique, commenta Dumbledore.

    -         Le problème vient principalement de l’injustice et de la … différence. Celui-là est plus… beau, celle-là est plus riche… Les gens se mettent eux-mêmes dans des cases et se jalousent les uns les autres. Cela rend les gens amers, colérique, envieux et il n’y a rien d’aussi... stupide.

    Soudain, un coup fut donné à la porte, Dumbledore invita son interlocuteur à entrer, c’était la jeune Elsa qui venait les informer que le repas aller être servi. Dumbledore se rendit compte que ça faisait des heurs qu’il parlait avec Seto.

    -         Oui, je descends fit Seto.

    Il fit un rapide salut de la tête à Dumbledore avant de suivre la jeune femme en silence.